Cette amnésie constitutive de la société qu'est l'indifférence s'est très largement ancrée dans les esprits aux dépens du vivant. Pourtant, l'évolution des connaissances scientifiques et les mutations territoriales expliquent le souhait des citoyens de le voir davantage pris en compte ; le refus de la souffrance infligée aux bêtes, de plus en plus prégnant, nous oblige à reconsidérer notre rapport à l'animal, à le rendre plus respectueux. Au-delà du caractère subjectif, émotionnel, des relations que nous établissons avec eux, les animaux sont loin d'être des automates de chair. « Qui n'aime pas les bêtes n'aime pas les gens », avait coutume de dire ma grand-mère.