Un tel système est assez exceptionnel en Europe et l'on pourrait certes débattre de sa pertinence, mais ce n'est pas ici notre sujet. En tout état de cause, il constitue le principal facteur de ralentissement des projets industriels franco-allemands. Soulignons tout de même un point fondamental : c'est la première fois que nous faisons le choix de coopérations industrielles avec l'Allemagne. Nous ne pourrons pas construire l'Europe post-Brexit en n'investissant pas ensemble dans le domaine de la défense.
Quant à notre coopération dans le secteur spatial, elle a rencontré des difficultés, mais il est illusoire, là encore, de croire que nous nous en sortirons séparément. Nous disposons d'acquis industriels qui dépassent la dimension franco-allemande, mais qui témoignent tout de même d'une coopération entre nos deux pays dans le secteur spatial. Le groupe Arianespace a été chahuté en Allemagne, mais nous avons remis le train sur les rails. Il y a quinze jours, Bruno Le Maire et son homologue Peter Altmaier ont relancé le processus afin d'éviter que l'Allemagne ne recoure à d'autres lanceurs : il est désormais acquis que les satellites européens seront placés en orbite par des lanceurs européens, je vous renvoie d'ailleurs à la déclaration commune du sommet franco-allemand de Toulouse. Par conséquent, la préférence européenne en matière de lancement spatial, qui n'était pas garantie jusque-là, est désormais explicitement reconnue.
Je pourrais multiplier les exemples en ce sens. Conformément à l'esprit d'Aix-la-Chapelle, nous avons la volonté de travailler ensemble et d'étendre notre collaboration au spatial et à la défense, plutôt que de nous mettre mutuellement des bâtons dans les roues, ce qui ne serait pas la méthode la plus efficace pour construire l'Europe et renforcer notre pays, ce qui est bien, à la fin, notre objectif commun.