M'exprimant au nom du groupe Nouvelle Gauche, groupe d'opposition, je serai sans doute moins laudateur que d'autres. Les auditions qui se déroulent sous le régime du huis clos servent à ce que tous les députés aient des informations circonstanciées sur les sujets qui nous préoccupent – aujourd'hui la sécurité intérieure et les migrations. Mais si vous connaissez parfaitement vos dossiers, monsieur le ministre, toutes les informations dont vous nous avez fait part jusqu'à présent sont publiques et se trouvent dans la presse. J'espère donc que vos réponses à nos questions rendront le huis clos effectivement justifié. Pour commencer, quels pays sont inscrits sur la « liste noire » et sur « la liste blanche » ? Certains pays du Moyen-Orient ont été évoqués ; y figurent-ils ?
Une entreprise française dont notre collègue Jean-Paul Lecoq nous entretient régulièrement aurait financé le djihadisme ; pouvez-vous nous faire part de l'avancée de l'enquête diligentée à ce sujet ?
Hier, lors du procès d'Abdelkader Merah, un fonctionnaire de police courageux a fait état de graves dysfonctionnements au sein des services de renseignement. Vous n'étiez pas en poste à cette époque et vous n'en êtes pas responsable mais que comment comptez-vous y remédier ? Il est terrible d'apprendre que, ce fonctionnaire eût-il été écouté, l'attentat contre l'école juive de Toulouse eût pu ne pas avoir lieu.
Les Russes, si prompts à accorder la nationalité russe à des acteurs étrangers célèbres, ne sont pas aussi tempérés que nous en ce qui concerne la déchéance de nationalité, qu'ils appliquent avec la même promptitude ; c'est ainsi qu'un Russe, désormais apatride, est en résidence dans un hôtel de Normandie. Comment reconduit-on les apatrides à la frontière ? Plus largement, il semble que le ministère de l'intérieur, voulant renvoyer dans leur pays des étrangers en situation irrégulière, ait le plus grand mal à obtenir de certains pays d'origine la confirmation qu'il s'agit bien de leurs ressortissants – dans 60 % des cas pour certains pays, me suis-je laissé dire ; qu'en est-il de la coopération internationale en ce domaine ?