Je prends la parole au nom du groupe de la Gauche démocrate et républicaine. Je suis particulièrement sensible à la question des listes de pays « gris » et « noirs », et j'ai eu une passe d'armes à ce sujet avec le ministre des affaires étrangères qui, après que j'ai cité certains pays, m'a sommé de donner des preuves et les noms de ceux qui, à mon avis, mettraient en danger le peuple français. Je lui ai répondu que je n'avais pas de pouvoir d'enquête ; vous, monsieur le ministre, vous l'avez. Je vous demande donc quels pays figurent sur ces listes et, surtout, une fois que ces listes sont établies, que fait-on ? Prévoit-on de geler les avoirs à l'étranger des pays considérés ? Les saisit-on ?
S'il est avéré que le cimentier Lafarge a financé des groupes terroristes, cela signifie qu'il s'est rendu coupable de complicité avec l'ennemi. C'est pour cette raison que l'État a nationalisé Renault à la fin de la Deuxième guerre mondiale. Si l'enquête démontre que Lafarge-Holcim a commis ce crime, l'État osera-t-il saisir les biens de Lafarge-Holcim sur notre territoire ?
J'en viens à l'immigration. La France est un vaste pays dont les territoires se répartissent sur toute la planète et j'ai du mal à savoir ce qui, en matière de migrations, concerne la France métropolitaine et ce qui concerne les Outre-mer ; qu'en est-il ?
Le préfet de Normandie pourrait vous parler savamment de la filière albanaise. On comprend, en parlant avec ces pauvres gens, qu'ils se sont fait piéger, qu'une partie de leur famille est restée en Albanie et qu'ils sont contraints sous la menace d'obéir et de mendier pour le compte des trafiquants qui les ont convoyés en France. Comment s'attaquer à ceux qui organisent les filières en terrorisant tout le monde, familles en Albanie comprises, plutôt qu'à ces pauvres gens ? Les forces de police française et albanaise doivent travailler ensemble pour démanteler ce trafic d'êtres humains, emprisonner s'il le faut et expulser ce qui s'y livrent.