La stabilité de la région arabe, et notamment la lutte contre le terrorisme, est une priorité majeure pour la France parce qu'elle contribuerait à notre sécurité intérieure et dans une certaine mesure à notre paix sociale. Notre société est plus que jamais menacée de division, le terrorisme ayant pour objectif premier ce funeste projet. Pourtant, bien que cette question de cohésion se pose ces dernières années, il est difficile de nier l'omerta qui l'entoure. Ce que je souhaite pointer du doigt ici, ce sont effectivement ces non-dits. Par certains discours, on crée et on fait perdurer un certain malaise identitaire. Je suis convaincue que nous sommes plus que jamais dans une période charnière. Soit on reconquiert notre immigration pour en faire des traits d'union, soit elle sera un problème d'autant plus grand et complexe. C'est effectivement de ces non-dits que naît la violence. Il m'est cher de l'évoquer devant vous, monsieur le ministre d'État, car je connais votre engagement pour renforcer ce dialogue et je tiens à saluer votre désir d'entreprendre une instance interconfessionnelle de dialogue et de concorde auprès de votre ministère, à l'image du groupe Concorde et solidarité à Lyon.
Mais pour beaucoup, toucher à ces questions identitaires, de laïcité et de laïcisme, de mixité, à ces notions de patriotisme et de nationalisme c'est ouvrir la boîte de Pandore. Au vu de toutes ces difficultés, comptez-vous donner une place à cette réflexion ? Comment envisagez-vous d'amener sur le terrain cette idée de laïcité, de liberté que vous avez utilisée ?