Avant votre arrivée, madame la secrétaire d'État, nous avons évoqué des sujets très graves : les mutilations, les sévices à caractère sexuels, les abandons, la cruauté envers les animaux. Il est nécessaire, j'en conviens tout à fait, de s'attaquer à tous ces phénomènes avec la plus grande vigueur et la plus grande fermeté.
Nous abordons désormais un autre titre du texte, et il importe que nous le fassions avec la clarté et le pragmatisme dont nous avons fait preuve jusqu'à présent, en nous gardant de tout parti pris idéologique et de tout amalgame ; sachons faire la part des choses.
En ce qui concerne la détention des animaux et leur utilisation à des fins commerciales, il y a peut-être, il y a sans doute des pratiques qui ne peuvent plus avoir cours. Je pense en particulier aux spectacles itinérants, qu'il est difficile de contrôler efficacement. Nous devons être très vigilants quant aux normes applicables en la matière.
Toutefois, je souscris aux propos des deux orateurs précédents : les parcs zoologiques et aquatiques français fournissent un travail de qualité. Ils emploient de grands professionnels et font appel à des biologistes de renom, qui ont souligné auprès de nous la qualité de ce travail, d'ailleurs mise en valeur par des émissions de télévision – et Dieu sait que cela inspire nos enfants, qui sont nombreux à vouloir se lancer dans la profession. Ces parcs jouent un rôle important en matière de sensibilisation, de préservation et de promotion de la biodiversité. Ils financent en outre, dans nos territoires, d'importantes campagnes de réintroduction de certaines espèces dans leur milieu naturel.
Les animaux dont il est question ici sont principalement des dauphins et des orques. Or la grande majorité d'entre eux sont nés et ont toujours vécu en captivité. Dès lors, le mieux risque d'être l'ennemi du bien : M. Haury a demandé à juste titre ce que deviendraient ces animaux si l'on interdisait leur maintien en captivité. D'autant que leur espérance de vie est très longue en captivité : 20 % des dauphins concernés sont plus que trentenaires ; certaines orques sont plus que cinquantenaires. Nous avons donc vocation à les garder très longtemps encore. Comment allons-nous faire pour conserver ces espèces dans les mêmes conditions qu'aujourd'hui, sachant que les animaux sont bien traités, bien soignés, que l'on s'occupe bien d'eux au quotidien ?
Le mieux, je le répète, est parfois l'ennemi du bien. Le parc Astérix – qui ne s'inscrivait certes pas dans la même dynamique que les parcs zoologiques – a fait le choix de ne pas conserver ses dauphins. Or ceux-ci vont partir ailleurs en Europe. De la même manière, d'autres animaux risquent de partir, demain, pour d'autres continents. Sachant qu'ils sont nés en captivité et ne peuvent donc pas être relâchés dans leur milieu naturel, préférons-nous les garder en France, où ils sont conservés, soignés dans des conditions que nous maîtrisons et dont nous sommes sûrs, ou bien souhaitons-nous les voir partir à l'étranger ? C'est une vraie question.