Je prendrai un peu de temps pour exposer les raisons pour lesquelles nous défendons cet article qui concerne tant les animaux des cirques que les cétacés. Je serai plus brève sur les amendements dont beaucoup sont relatifs au même sujet.
S'agissant des animaux non domestiques détenus pour être présentés au public dans les établissements itinérants, c'est-à-dire les cirques itinérants, je le redis, nous ne critiquons en rien les circassiens eux-mêmes ; je sais l'amour qu'ils portent à leurs animaux.
Nous constatons cependant que la connaissance scientifique des besoins des animaux a évolué. Nous ne pouvons plus considérer de la même manière l'enfermement des animaux non domestiques dans le cadre particulier qui est celui de l'itinérance. Les déplacements permanents, le caractère exigu des cages, l'exposition constante au public sont des sources de stress. Les animaux concernés, éléphants, hippopotames, singes, félins, développent des comportements et des pathologies qui témoignent de leur mal-être. Tout cela, on ne peut plus l'ignorer. La Fédération des vétérinaires européens s'est d'ailleurs prononcée en juin 2015 contre l'utilisation des mammifères sauvages dans des cirques itinérants.
Par ailleurs, les sensibilités ont évolué vis-à-vis du cirque animalier, le public étant moins à l'aise avec ce type de spectacles. Ainsi, 72 % des Français sont aujourd'hui favorables à l'interdiction des animaux sauvages dans les cirques, précisément parce que les impératifs biologiques des animaux ne peuvent pas être respectés. De nombreux pays ont déjà interdit leur présence dans les cirques, parmi lesquels l'Autriche, la Belgique, la Bolivie, la Bulgarie, Chypre. Je pourrais en citer beaucoup d'autres.
Cela ne signifie évidemment pas la mort du cirque : les cirques se multiplient qui renoncent aux animaux pour monter des spectacles dont la qualité artistique ne fait aucun doute.
De la même manière, concernant les cétacés, nous ne remettons en cause ni les soigneurs ni les personnes qui en prennent soin au quotidien. Toutefois, les études scientifiques convergent sur le fait que la captivité crée chez ces animaux un réel mal-être physique et psychologique, notamment du fait de leurs capacités cognitives. Ils développent ainsi des comportements agressifs envers leurs congénères ou leurs soigneurs, ou encore des signes de stress et d'ennui. L'absence de relations sociales complexes est également très préjudiciable à ces animaux très sociaux qui souffrent d'ulcères voire de dépression dans certains cas, et développent des comportements antisociaux.
Les conditions de vie en captivité entraînent de nombreuses pathologies : maladies pulmonaires dues au chlore, maladies rénales dues aux problèmes d'hydratation. On sait également, et ce n'est qu'un exemple de l'amoindrissement de ces animaux en captivité, que les dauphins se privent de leur sonar, leur principal sens, qui leur permet de se repérer dans l'espace et de trouver leur nourriture, parce qu'il devient inutile dans un environnement clos en bassin. Autre conséquence néfaste de la captivité de ces animaux : le syndrome de l'aileron flaccide, qui se caractérise par l'aspect mou et retombant de la nageoire dorsale et concerne près de 100 % des orques captives, alors qu'il est quasi inexistant chez les orques sauvages.