L'État de droit demande de la constance. C'est pourquoi nous responsabiliserons et nous superviserons les plateformes pour rendre à internet ses lettres de noblesse, afin que ce soit un lieu de communication et de partage, et non un lieu de propagation de la haine. C'est aussi un enjeu de souveraineté : c'est le moment de déterminer qui décide des règles qui s'appliquent à tous, et nous répondons que c'est à la loi de le faire, en ces murs.
Enfin, agir c'est armer les esprits. Je tiens ici à saluer le travail de ma collègue Caroline Abadie, qui depuis plus de deux ans porte avec conviction le projet d'une généralisation du permis internet, en primaire comme au collège, pour former progressivement toutes les générations. Au-delà de l'usage technique du numérique, nous devons les sensibiliser à l'économie de l'attention, à l'enfermement algorithmique, aux biais et dérives induits par les réseaux sociaux. C'est une proposition d'avenir que je soutiendrai avec enthousiasme.
Mes chers collègues, nous avons l'impression que nous vivons à une époque dans laquelle deux mondes cohabitent : le monde physique, dont chacun connaît les règles, et le monde numérique, qui serait insaisissable, qui échapperait à notre contrôle et derrière lequel nous serions toujours à la traîne, impuissants. Mais autant nous oeuvrons en ce moment même pour imposer dans l'espace physique ces règles d'une vie commune essentielles à notre pacte républicain, autant nous devons nous battre pour que ces principes républicains prévalent partout, y compris sur nos écrans. Racisme, antisémitisme, LGBTphobie, pornographie infantile, appels à la haine ou appels à la violence n'ont pas droit de cité dans la République. Il est temps de l'affirmer collectivement.