Intervention de Chantal Jourdan

Séance en hémicycle du mardi 2 février 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Souffrance psychologique des jeunes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChantal Jourdan :

Ma question s'adresse à M. le Premier ministre. Dans le contexte actuel d'insécurité sanitaire, sociale et professionnelle, les signes de souffrance psychique se multiplient chez les jeunes, un tiers d'entre eux se trouvant dans un état dépressif ou suicidaire. Ce phénomène touche aussi une grande partie de la population, en proie à une angoissante incertitude face à l'avenir.

La covid-19 n'a qu'un effet multiplicateur sur une question fondamentale : celle du terreau des troubles psychiques et de leur prise en compte. Depuis plusieurs années, nous sommes alertés sur la détérioration des services de santé mentale. Le rapport présenté par Mmes Wonner et Fiat décrivait une situation au bord de l'implosion. En pédopsychiatrie, les délais de prise en charge dépassent désormais deux ans et les services d'hospitalisation sont surchargés. Pour répondre à cette détresse, tous les professionnels sont mobilisés et la place des psychologues est fondamentale. Ces dernières semaines, le ministre des solidarités et de la santé a d'ailleurs affirmé la nécessité de recourir à leur expertise. La création de 150 postes est prévue, dans le cadre du Ségur de la santé, et le Président de la République a annoncé le renforcement des postes à l'université et la création d'un « chèque psy ».

Ces mesures, qui ne constituent qu'un début, ne suffiront pas. Les retards de prise en charge et l'explosion du nombre des cas de détresse observés nécessitent l'augmentation drastique du nombre de structures de soins et de professionnels.

Monsieur le Premier ministre, face à l'urgence, pourquoi l'accès aux psychologues reste-t-il conditionné à la prescription d'un médecin, alors que cela alourdit inutilement l'accès aux soins psychologiques dans un contexte où de nombreux territoires sont confrontés à la désertification médicale ? Alors que vous annoncez des assises de la santé mentale, à quand un grand plan pour répondre aux besoins financiers et humains pour anticiper un phénomène qui va s'amplifier ?

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