Vous dites, madame la ministre déléguée, que c'est la sixième fois en un an que nous débattons de ce sujet – mais encore heureux !
Pourtant, quel est le résultat de ces débats successifs ? Depuis un an, combien d'amendements des oppositions avez-vous acceptés dans cette discussion essentielle sur la réponse qui doit être apportée à cette crise sanitaire inédite ? Combien de propositions de la France insoumise sur l'organisation de roulements dans la vie quotidienne et sur celle du dépistage, sur les moyens à investir dans l'hôpital public pour faire face à la crise, sur la relance économique, et le soutien aux petites entreprises ? Aucun, ou presque aucun.
On peut donc toujours débattre et c'est notre rôle, mais n'utilisez pas cet argument pour prétendre que votre manière de faire face à la crise est démocratique, d'autant que vous nous demandez de vous accorder des pouvoirs exorbitants du droit commun, des pouvoirs qui réduisent de manière drastique les droits et les libertés fondamentales de la population, au motif qu'il s'agit précisément de répondre à une crise sanitaire.
Il serait peut-être bon de s'interroger sur votre bilan au bout d'un an, parce que cette motion de rejet n'est pas simplement formelle. Si nous rejetons la prorogation, c'est pour vous contraindre à dresser ce bilan et éventuellement à écouter d'autre voix et à mettre en oeuvre d'autres solutions.