… pour éviter la mise en place de protocoles intenables et inefficaces dans les écoles, en y consacrant les moyens matériels et humains nécessaires, mais je ne demanderais pas, une fois encore, aux enseignants de faire quatre fois plus avec quatre fois moins.
En parallèle de ce traitement de l'urgence sanitaire, je proposerais – et vous devriez le faire sans attendre – à l'Assemblée de discuter d'un grand plan anti-pauvreté, financé par une taxation des plus riches et de ceux que j'appelle les profiteurs de crise. Les milliardaires ont à cet égard accumulé 175 milliards d'euros de plus l'an dernier, si bien que la France se situe au troisième rang du classement de l'augmentation de la fortune des milliardaires, derrière les États-Unis et la Chine.
J'irais chercher l'argent où il se trouve, en restaurant l'impôt de solidarité sur la fortune, en taxant les dividendes, plutôt qu'en faisant des chèques en blanc aux grandes entreprises, dont certaines se sont permis de licencier alors qu'elles reçoivent de l'argent public et qu'elles touchent des dividendes. Avec cet argent, nous pourrions créer des centaines de milliers d'emplois-jeunes, ouvrir le RSA – revenu de solidarité active – aux jeunes de moins de 25 ans, et augmenter les minima sociaux pour que plus personne n'ait à vivre sous le seuil de pauvreté dans notre pays.
Enfin, à la place de M. Macron, je préférerais travailler à garantir la souveraineté sanitaire de la France. Je ferais des relocalisations et des nationalisations nécessaires une réalité, plutôt qu'une énième promesse creuse. Par exemple, Sanofi a perçu, depuis plusieurs années, 1 milliard d'euros d'argent public, et 4 milliards d'euros de dividendes en 2020, tandis que 400 emplois supplémentaires y seront bientôt supprimés.
Je passerais commande aux entreprises françaises du secteur de la santé, au lieu de laisser faire le libre-échange et la main invisible du marché. Ainsi, l'entreprise franco-autrichienne Valneva livrera ses doses au Royaume-Uni, faute d'avoir un débouché sur le marché français ; l'entreprise Macopharma, dans les Hauts-de-France, produit des masques FFP2 qui sont achetés par le Brésil, les USA, le Canada, l'Espagne, mais plus par la France depuis le mois de septembre dernier ; et n'oublions pas Péters Surgical ou Luxfer.
Je me préoccuperais de garantir notre souveraineté vaccinale et notre capacité à répondre à la demande des Français, qui veulent pouvoir bénéficier de ce vaccin avant 2035 !
Et en attendant de rattraper le retard sur un vaccin français et d'imposer les licences libres, j'aurais le pragmatisme d'aller voir du côté de la Chine et de la Russie, dont il semble que les vaccins soient efficaces à 95 %, plutôt que de rester soumis aux marchés correspondant à nos alliances géostratégiques. Il y a tant à faire et tant de solutions à trouver, différentes des solutions autoritaires que vous proposez. Sans surprise, le groupe La France insoumise se prononcera à nouveau contre cette prolongation de l'état d'urgence sanitaire.