Comment soutenir que l'ascenseur social fonctionne quand le rapport de l'Observatoire de l'égalité des chances de 2017 nous dit que 30 % des jeunes âgés de 18 à 23 ans ont des parents ouvriers, mais qu'ils ne constituent que 11 % des étudiants de l'enseignement supérieur et 6 % des effectifs des classes préparatoires ? Comment affirmer que le rouage méritocratique agit lorsque l'ENA, grande fabrique des élites, compte, dans sa promotion 2019-2020, un seul enfant d'ouvriers ? Comment défendre l'égalité des sexes lorsque de grands établissements privés parisiens, hauts lieux de reproduction sociale, institutionnalisent la non-mixité et en font même un artifice promotionnel ?