Intervention de Nicolas Meizonnet

Séance en hémicycle du mercredi 3 février 2021 à 15h00
Respect des principes de la république — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Meizonnet :

Une idéologie radicale nous a déclaré la guerre. Et ce sera elle ou nous. Cette idéologie porte un nom : l'islamisme. Elle a un projet : imposer la charia. Elle a un moyen pour y parvenir : non pas le séparatisme, mais la conquête, qui implique notre soumission.

Cette idéologie a plusieurs modes d'action. Pour tuer, elle frappe en tous lieux : salles de spectacles, rues, terrasses de cafés, églises, préfectures, écoles… on compte déjà plus de 250 victimes sur notre sol. Pour se propager, elle s'infiltre par tous les pores : dans de nombreuses mosquées, comme ce fut le cas à Lunel, à quinze minutes de chez moi ; dans certaines écoles islamiques, comme à Marseille ; dans des associations ou clubs sportifs, comme à Savigny-le-Temple, où les juifs et les femmes sont rejetés ; ou encore plus simplement sur internet.

Cette idéologie a bien sûr des complices actifs et passifs. À l'étranger, il s'agit d'États comme la Turquie d'Erdogan, d'organisations comme celle des Frères musulmans, de groupes armés comme Daech. En France, ce sont tous ceux qui ferment les yeux, qui s'accommodent : élus, acteurs institutionnels, dont les petites lâchetés du quotidien font la part belle à l'islamisme.

C'est le cas, par exemple, de tous ceux, dont certains sur ces bancs, qui refusent d'interdire le port du voile pour les jeunes filles, de tous ceux qui soutiennent que le port du voile n'est rien d'autre qu'une liberté dont disposent les femmes. De telles compromissions, faites par naïveté – ou fausse naïveté – , ou parfois par clientélisme, sont criminelles.

Je pense à ces élus de gauche qui inaugurent la grande mosquée de Toulouse aux côtés de l'imam algérien Tataï, dont les prêches sont réputés violents et antisémites ; à l'extrême gauche et à ses discours indigénistes ; à certains parlementaires qui n'hésitent pas à déclarer que les jeunes femmes qui portent le voile, c'est la France ; à la Défenseure des droits, qui défend le burkini ; aux étudiants de Sciences Po qui portent le voile pour le Hidjab Day en oubliant que, dans certains pays, des femmes risquent leur vie pour s'en libérer… Tous complices, tous responsables !

Chers collègues, l'heure est grave : cette lâcheté laisse dangereusement progresser l'islamisme. Pas moins de 27 % des musulmans de France considèrent que la charia doit primer sur les lois de la République, et 74 % des musulmans de moins de 25 ans partagent cette effrayante vision de la société. Le pire est donc à craindre. Cette jeune génération radicalisée fait déjà parler d'elle et contribue largement à l'explosion de l'insécurité : il est désormais établi que les voies qui relient le monde de la délinquance du quotidien à celle du djihad sous toutes ses formes sont plurielles et s'entrelacent.

En réalité, l'islamisme est en train de triompher sur nos valeurs. Nous cédons sur la liberté, en vivant dans l'insécurité physique et culturelle, en renonçant progressivement à notre liberté d'expression, en subissant les contraintes imposées à tous alors qu'elles ne devraient s'appliquer qu'aux porteurs de cette idéologie mortifère. Nous cédons aussi sur l'égalité, en tolérant la banalisation du voile islamique, en acceptant des horaires différenciés dans les piscines, en laissant ouverts des bars interdits aux femmes, comme à Sevran. Enfin, nous cédons sur la fraternité en laissant prospérer un communautarisme qui brise l'unité de la nation.

Nous avons déjà tant cédé. Pendant que le fondamentalisme avance, nos libertés, valeurs et modes de vie reculent. Mes chers collègues, l'islamisme nous pose un ultimatum : soit nous parvenons à le vaincre au plus vite, soit il finira par nous soumettre, selon un scénario à la Houellebecq qui, je le crains, pourrait nous entraîner dans une guerre civile.

Vous voulez nous faire croire que vous déclarez enfin la guerre à ce totalitarisme, mais qui peut croire qu'un contrat d'engagement républicain suffira à neutraliser les soldats de Daech ? Monsieur le ministre de l'intérieur, comment prétendre lutter contre l'islamisme alors qu'au sein même de votre projet, vous refusez de nommer et de pénaliser cette idéologie haineuse ?

De même, vous refusez de stopper le rapatriement des djihadistes. Vous refusez d'expulser la totalité des étrangers radicalisés. Vous refusez de fermer des centaines de mosquées radicales qui prêchent la haine. Vous refusez d'interdire le port du voile islamique, même pour les jeunes filles. Vous refusez de traiter l'origine du mal en mettant fin à la submersion migratoire et en imposant un vrai modèle d'assimilation. Bref, vous refusez de combattre l'islamisme.

Le Rassemblement national propose, lui, un vrai contre-projet, dont Marine Le Pen vient de livrer les grandes lignes. Libre à vous de vous en saisir, monsieur le ministre. Je crains – hélas pour les Français – que vous n'en ayez ni le courage, ni la volonté : vivement 2022 !

1 commentaire :

Le 10/02/2021 à 11:39, Laïc1 a dit :

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Si Le Pen gagne en 2022, ce sera manifs et incidents tous les jours, la vérité, malheureusement. Encore faudra-t-il qu'elle ait la majorité à l'Assemblée, ce qui m'étonnerait. Il faut cesser de rêver et voir la vérité en face.

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