Intervention de Éric Ciotti

Séance en hémicycle du mercredi 3 février 2021 à 15h00
Respect des principes de la république — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti :

… anomalie qui s'est trouvée confortée par les choix de certains.

Je tiens à défendre mon amendement, qui tend à proscrire le port de signes religieux dans les salles de cours, et plus généralement les lieux et situations d'enseignement et de recherche dans les établissements publics d'enseignement supérieur. En visant particulièrement les vêtements incarnant une forme de prosélytisme, mon amendement tend à défendre et soutenir très clairement ma position – ainsi que j'en ai l'habitude, même si cela peut d'ailleurs m'être reproché : le voile n'a pas sa place dans les amphithéâtres de nos universités.

Même si ce n'est pas l'argument principal, je voudrais tout d'abord citer à l'appui de ma position le résultat d'un sondage, selon lequel 78 % de nos concitoyens sont opposés au port du voile à l'université. Si je tiens à défendre cette position, c'est aussi et surtout en pensant aux femmes auxquelles on impose un vêtement symbole « d'asservissement » – pour reprendre le mot utilisé par M. le garde des sceaux devant notre commission spéciale. En outre, à mes yeux, l'université et les grandes écoles sont le cadre de la raison, de la science et des lumières par excellence. Or, le voile représente tout au contraire l'asservissement, l'obscurantisme, le fait que la femme ne peut incarner qu'un objet de tentation qu'il conviendrait de dissimuler. Dans un pays de liberté qui revendique l'égalité entre les hommes et les femmes, je crois que cet obscurantisme n'a plus sa place, notamment dans les salles de cours.

Or aujourd'hui, nous voyons monter les revendications. Dans certaines universités et grandes écoles, avant-hier avait lieu le « Hijab Day »: c'est dire comme, dans notre pays, les reculs ou les avancées conquièrent les âmes comme les territoires. Eh bien moi, je ne veux pas que, demain, dans notre université, tous les jours devienne. nt un « Hijab Day » Il faut ériger des garde-fous, il faut ériger des digues. Des exemples du monde entier montrent le combat des femmes qui veulent se libérer de cet asservissement, de cette prison qui les enferme : soyons à l'écoute de leurs souffrances et de leur volonté !

Je sais que certains m'objecteront l'argument de la liberté religieuse – vous en serez, monsieur le ministre – , mais celle-ci peut avoir des limites. Elles existent d'ailleurs déjà dans l'enseignement supérieur, par exemple dans les classes préparatoires des lycées ou dans les grandes écoles, au sein des BDS – bureaux des sports – , qui participent de l'enseignement supérieur. Ces limites ne s'opposent pas à nos principes constitutionnels.

Enfin, la Conférence des présidents d'université a elle aussi rappelé que si la liberté était la règle, elle pouvait souffrir l'existence de limites si certains comportements reflétaient une sorte de prosélytisme. Qui peut nier qu'aujourd'hui, le voile incarne pour beaucoup le prosélytisme de l'islamisme que nous voulons proscrire de l'enseignement supérieur ?

3 commentaires :

Le 11/02/2021 à 09:40, Laïc1 a dit :

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Les menus confessionnels sont évacués en un seul échange verbal, tandis que les échanges sur le voile, ce n'est que quantité et redites, c'est lassant cette folie sur ce voile.

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Le 11/02/2021 à 09:50, Laïc1 a dit :

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Qu'est-ce que vous en savez que le voile est religieux ? L'Etat accueille tous les étudiants et étudiantes "sans distinction de religion", c'est écrit dans la constitution, ce qui signifie que religion visible pas, supposée ou pas, il accueille tout le monde. Sinon ce serait écrit "avec distinction de religion".

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Le 11/02/2021 à 09:52, Laïc1 a dit :

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" Qui peut nier qu'aujourd'hui, le voile incarne pour beaucoup le prosélytisme de l'islamisme que nous voulons proscrire de l'enseignement supérieur ?"

Pour l'instant il incarne surtout la folie anti-laïque d'une certaine partie de la classe politique.

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