Intervention de Pierre-Henri Dumont

Séance en hémicycle du mercredi 3 février 2021 à 15h00
Respect des principes de la république — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Henri Dumont :

Hier épargnés, les lieux d'enseignement que sont les universités françaises se trouvent désormais en butte au séparatisme et au prosélytisme. Censés assurer la diffusion de l'esprit des Lumières, et permettre aux femmes et aux hommes de s'émanciper de leur milieu social, de leurs origines, ces lieux sont aujourd'hui le théâtre de manifestations intolérables sous des formes nouvelles, portées par ceux que je considère comme des ennemis de la République. Des syndicats étudiants, autrefois fréquentés par certains députés qui siègent sur les bancs de la majorité ou de l'opposition de gauche, se permettent de tenir des réunions interdites aux personnes dont le sexe ou la couleur de peau ne convient pas. Tout cela porte atteinte à l'universalisme dont l'idée se retrouve dans l'étymologie même du nom « université ».

Monsieur le ministre, il ne faut pas nier que le prosélytisme religieux est de plus en plus répandu au sein des établissements d'enseignement supérieur. Il suffit de lire la presse ; il suffit de savoir que des jeunes filles sont menacées, à la sortie de leur IUT – institut universitaire de technologie – , parce qu'elles ne portent pas le voile ; il suffit de voir le désarroi des professeurs lorsque des provocateurs réclament que les cours se poursuivent malgré la présence d'étudiantes qui s'inscrivent manifestement, délibérément, dans une démarche relevant à la fois du communautarisme et du prosélytisme religieux.

Nous devons leur donner les moyens de réagir. Nous ne pouvons laisser seuls nos professeurs des universités, nos étudiants, nous ne pouvons pas les abandonner face à cette menace, dans ce qui est censément un lieu saint, un endroit sanctuarisé et préservé. C'est pourquoi nous sommes plusieurs, au sein du groupe Les Républicains, à vous proposer d'interdire le port de signes religieux ostentatoires au sein de nos établissements d'enseignement supérieur.

Vous ne pourrez objecter, monsieur le ministre, que cette interdiction serait contraire à la liberté de conscience de personnes majeures, car elle s'applique déjà dans certains lieux d'enseignement supérieur ; je pense en particulier aux classes préparatoires qu'hébergent des lycées. Il ne s'agit donc pas de libre choix, de libre arbitre, mais de courage politique : c'est là que nous vous attendons aujourd'hui.

1 commentaire :

Le 11/02/2021 à 10:13, Laïc1 a dit :

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"se permettent de tenir des réunions interdites aux personnes dont le sexe ou la couleur de peau ne convient pas. "

Ils font de la discrimination et de l'exclusion sur des critères visuels, tout comme ceux qui font de la discrimination et de l'exclusion en s'en prenant aux différences visibles liées à la supposée religion de l'individu. La constitution ne fait pas la différence entre l'inné et l'acquis.

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