Je remercie mon collègue Christophe Euzet pour les mots qu'il vient de prononcer. Nous avons effectivement besoin d'apaisement dans ce débat, d'où que nous parlions et quelles que soient notre histoire et la culture dans laquelle nous avons grandi. Je le dis de la façon la plus honnête qui soit : ma maman porte le voile. Il se trouve qu'elle nous accompagnait, petits, à l'occasion de sorties scolaires. Si elle porte le voile, ce n'est pas par prosélytisme comme j'ai pu l'entendre, mais pour des raisons culturelles. Elle a grandi quasiment avec le voile, au Maroc, puis s'est retrouvée ici en France, avec ses enfants. Lorsqu'elle nous conduisait à l'école, elle avait parfois un peu honte d'y entrer avec le voile, mais elle le faisait parce que nous étions ses enfants et qu'elle était notre mère.
Certains propos que j'ai entendus me font mal coeur. Sans le vouloir – je suis certain que vous n'êtes pas de mauvaise foi, chers collègues – , vous insultez une partie de la population française, qui se sent offensée dans ce qu'elle a de plus intime