et j'aurais beaucoup de peine à en trouver. C'est comme ça ! Au fond, nous avons perdu, et vous avez gagné. Comment cela est-il arrivé ? Le poids de la vie, les circonstances, la logique des échanges et des rapports sociaux ont finalement organisé les choses différemment.
Je voudrais me rendre utile au débat en apportant quelques précisions, sans lesquelles, comme l'a dit Marie-George Buffet, on ne comprend pas le rapport entre les concepts que vous dénoncez et vos amendements ; sans lesquelles surtout on pourrait croire qu'il existe des théories de l'indigénisme, de la racialisation et de l'intersectionnalité, qui toutes menaceraient l'équilibre de nos institutions, comme hier on parlait d'une théorie du genre.
D'abord, les idées sont des idées. Ensuite, il n'y a jamais eu de théorie du genre ; il y a en sociologie, en art, dans d'autres domaines encore, des outils qui servent à expliquer que le genre est une construction culturelle. Les universitaires remplissent donc normalement leur rôle en s'interrogeant sur la manière dont ces archétypes sont produits. De même, les craintes liées à l'intersectionnalisme me font bien rire, car il ne s'agit que d'analyser comment différentes formes de discrimination peuvent s'additionner. Cela nécessite de les identifier, de les analyser et d'expliquer le mécanisme de leur combinaison. Il s'agit d'un travail intellectuel, qui ne date pas d'aujourd'hui : lisez Frantz Fanon et vous en apprendrez beaucoup sur les mécanismes d'empilement ! Mais oui ! De la même manière, l'étude de la racisation consiste à dénoncer la construction, fondée sur des archétypes racistes, des discriminations et des assignations identitaires : un tel aurait le rythme dans la peau, un autre je ne sais quoi, vous connaissez tout cela aussi bien que moi. L'intersectionnalité est un concept permettant d'analyser comment les discriminations s'additionnent et de repérer les parties de la population pour lesquelles elles s'accumulent dramatiquement – en général des femmes, comme toujours.