Collègue, arrêtez de hurler, j'essaye d'expliquer ! Vous prendrez la parole ensuite, mais respectez mon intervention, j'expose des arguments. Ainsi, les indigénistes considèrent qu'il y a des indigènes en France, idée que pour ma part je combats, parce qu'elle est absurde et qu'elle nous ferait reculer. Dans tous les domaines que je viens d'évoquer, il s'agit d'une bataille d'idées !
Je comprends parfaitement qu'on ne supporte pas le voile, mais là n'est pas la question : il s'agit de savoir comment la loi peut distinguer ce qui relève du droit le plus intime à la liberté de conscience et à la foi, du droit commun, tout en garantissant cette même liberté de conscience. Je crois que nous sommes dorénavant immensément majoritaires dans cet hémicycle à distinguer ceux qui font fonctionner le service public de ses usagers. Les premiers ne doivent aucunement, par leur habillement ou leur comportement, et j'insiste sur l'importance du comportement, envoyer aux seconds des signes qui les humilient. En effet, toute religion est pour l'autre une hérésie, aussi les plus fondamentalement croyants n'ont-ils nullement l'intention de montrer qu'ils se soumettent à quelqu'un. Où irons-nous si vous supprimez la frontière qui sépare les agents des usagers ? En passant d'une idée à l'autre, et à l'autre, nous interdirons tout. Vous excipez des femmes obligées de porter un voile dans certains pays, et qui encourent la prison si elles ne le mettent pas. Vous avez mille fois raison de dénoncer leur situation.