Les argumentaires opposés à nos amendements me rappellent ceux de 2004 sur le voile intégral. Force est de constater qu'aujourd'hui personne ne souhaite revenir sur les textes de l'époque. Je ne désespère donc pas que, dans un futur que j'espère proche, vous penchiez dans le sens de ces amendements et de l'interdiction des signes religieux à l'université.
Je réponds à Mme la rapporteure, que j'ai écoutée avec beaucoup d'attention et qui a dit que l'interdiction des signes religieux à l'école visait à éviter l'affrontement religieux. Cela signifie-t-il que cet affrontement religieux, dont nous ne voulons pas dans les écoles, dans les collèges et les lycées, peut avoir lieu à l'université ? Nous ne le pensons pas. L'université doit être un lieu d'apaisement, où chacun peut suivre des enseignements en toute liberté et dans la sérénité.
Au sein de notre formation politique – l'UMP puis Les Républicains – , nous avons beaucoup travaillé sur les différents textes relatifs au voile, que ce soit au sein de groupes de travail ou en organisant des auditions. Je garde en mémoire ce témoignage du maire d'une ville de la banlieue parisienne, qui relatait avoir organisé une visite de l'Assemblée nationale pour une association de quartier. Il accompagnait au départ de sa commune ce déplacement auquel n'assistaient que des femmes : dès que le car a quitté le périmètre non pas de la ville mais du quartier, nous a-t-il raconté, un nombre impressionnant d'entre elles avait retiré le voile, preuve que, pour certaines, c'est bien la pression sociale et religieuse qui imposait de le porter. Ne caricaturez pas mon propos, ce n'est pas le cas de toutes les femmes qui portent le voile !
Comme nous l'avons dit en 2004 puis, en 2010, à l'occasion du débat sur le projet de loi interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public, l'interdiction contribue à rendre leur liberté à un grand nombre de femmes. Ces amendements permettent précisément d'offrir aux femmes la liberté de pouvoir s'habiller comme elles le souhaitent.