Je veux évoquer ici la question des étrangers inscrits au FIJAIT, mais aussi au FSPRT – je reviendrai sur ce dernier point ultérieurement, les deux fichiers étant de nature différente.
Je souhaite qu'au titre du CESEDA – code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile – , les personnes inscrites au FIJAIT soient automatiquement expulsées du territoire national. La logique à appliquer est claire : un étranger auteur d'une infraction terroriste n'a rien à faire en France. J'estime que le titre de séjour dont il bénéficie constitue en quelque sorte – pour utiliser une formule peut-être malvenue – une forme de contrat de confiance entre le pays d'accueil et la personne accueillie. S'il ne respecte pas les termes de ce contrat – et commettre une infraction terroriste, c'est, à tout le moins, ne pas les respecter – , il n'a plus rien à faire sur le territoire.
Lorsque nous avons évoqué cette question en commission spéciale, vous aviez souligné, monsieur le garde des sceaux, qu'étaient également inscrites au FIJAIT des personnes mises en examen. Peut-être aurais-je dû modifier l'amendement, ce que je peux encore faire par voie de sous-amendement, pour exclure ces personnes de son champ d'application. À la lecture du rapport de la commission spéciale, je note toutefois qu'aucune personne mise en examen n'a, à ce jour, été inscrite au FIJAIT par un juge d'instruction – Mme la rapporteure ou M. le rapporteur général pourront le confirmer ou non. Ce fichier n'intègre que des auteurs âgés de plus de 13 ans, conformément à la loi.
Je propose de rendre automatique l'expulsion des étrangers inscrits au FIJAIT, en application d'un principe clair, que j'invoquerai à nouveau au moment de défendre mon amendement relatif au FSPRT, qui est un fichier administratif : un étranger qui présente une menace pour l'ordre public, a fortiori une menace terroriste, n'a rien à faire en France.