J'essaye pourtant de suivre. Dans le dernier épisode, le chef de l'État a prévenu avec sept minutes d'avance seulement de son passage sur TF1. On a imaginé de grandes annonces… et patatras, rien du tout, rien qu'on ne sache déjà, aucun mensonge qu'on ne nous ait pas déjà servi ; il s'agissait de nous rassurer sur le déploiement de la stratégie vaccinale dans le pays, et non de nous délivrer des informations plus consistantes auxquelles, à force d'avoir cru aux fuites savamment orchestrées par le Gouvernement sur un possible durcissement des règles, nous avions fini par nous attendre.
C'est donc à n'y rien comprendre, ce qui n'est pas sans importance, puisque nous sommes théoriquement censés discuter de tout ça pour que tout le monde puisse accepter l'utilité des mesures qui sont prises.
Or on nous demande de valider une boîte à outils exorbitante du droit commun, pour un Gouvernement qui fait n'importe quoi. Cela donne plutôt envie de dire non ! Si nous ne voulons pas, ce n'est pas par amour du virus, bien au contraire, mais parce que la méthode choisie pour le combattre nous semble catastrophique, désastreuse, et que, plus nous en discutons, plus nous vous évitons de faire n'importe quoi.
Sur le vaccin, la question logistique reste pleine et entière ; je ne parle même pas de celle de la production et de la souveraineté. On nous explique que d'ici à la fin du mois de mars, des usines – au moins quatre nous dit-on ! – produiront des vaccins ; en fait, dans un premier temps elles répartiront simplement le produit dans les flacons qu'elles rangeront ensuite dans les boîtes. C'est utile, je n'en disconviens pas, mais on voit bien qu'à chaque fois, des efforts colossaux sont faits, pour finalement constater que nous ne sommes pas à la hauteur de la situation. Forcément, quand on a mis tous ses oeufs dans le même panier, à savoir celui de Sanofi, visiblement percé, on se retrouve dans une situation aussi désastreuse que celle dans laquelle nous nous trouvons.
J'entendais M. le secrétaire d'État expliquer que ce texte était nécessaire notamment parce qu'il faut pouvoir maintenir des mesures – dont le couvre-feu – jusqu'en juin. La phrase, telle qu'elle a été prononcée, peut laisser entendre que le couvre-feu durera jusqu'à la fin du mois de juin. C'est une hypothèse ; d'ailleurs, le nouveau variant vient justifier cette argumentation. Or je crois qu'à la fin du mois de juin, des élections sont censées se tenir ; il serait peut-être utile de discuter de tout ça, pas uniquement dans un conseil de défense auquel tout le Gouvernement ne participe même pas et au sujet duquel nous ne savons rien. J'entends certains collègues dire que ce serait bien d'en avoir au moins le compte rendu. Oui, ce serait toujours ça de pris.