Mon intervention sera courte car nous discutons du sujet depuis des jours, des semaines voire des mois, notamment avec notre collègue Pupponi. Il ne peut pas y avoir de réponse définitive : celle-ci dépend de la façon dont on prend le problème.
Hier, me semble-t-il, notre collègue Alexis Corbière a, dans l'une de ses multiples interventions, au demeurant assez brillantes, mis en avant l'enjeu que constitue la reconfessionnalisation de la société. Je n'exprime pas sa position, je dis seulement qu'il s'agit d'une réalité. Celle-ci est d'ailleurs très bien décrite dans la première partie de votre opuscule, monsieur le ministre de l'intérieur, en ce qu'elle renvoie aussi à une crise de sens de la société démocratique.
Il n'en demeure pas moins que, malgré l'amitié profonde et de longue date que j'ai pour notre collègue François Pupponi, si nous ne répondons aux questions qu'il pose que par le volet confessionnel, il n'y aura jamais de réponse. Peut-on aborder cette question par le biais de nos traditions républicaines de fonctionnement du service public ?
Restons avec l'exemple de la piscine, même s'il pourrait s'agir d'un terrain de foot ou d'autre chose encore. Nom d'un chien, pour ne pas dire autre chose, c'est l'institution qui a réalisé l'équipement public qui décide de son usage, en adoptant le règlement intérieur qui lui est applicable ! Et ce règlement ne doit pas tendre vers la reconfessionnalisation de la société. Dès lors, c'est assez simple : les choses relèvent d'une délibération du conseil municipal, lequel fixe les règles. Jamais je n'aurais permis un usage de ce genre, un usage détourné et contraire à l'intérêt général, dans la ville que je dirigeais.