Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, la crise sanitaire que nous traversons bouleverse nos habitudes, notre vie quotidienne, et nous plonge dans un malaise de plus en plus prégnant. Cependant, elle doit aussi nous faire réfléchir, nous amener à nous remettre en question, afin d'anticiper plutôt que de subir.
Lorsque l'on observe les autres pays, on constate des solutions nouvelles, comme à Madrid où un hôpital, le Zendal, a été construit en 100 jours et peut accueillir jusqu'à 1 000 malades atteints du covid-19. Certes, il n'y a pas de bloc opératoire ni d'ascenseur dans cette infrastructure, seulement des lits, des médecins et des infirmières. Le Zendal a été bâti à proximité de l'aéroport, avec des modules de cinquante lits pour optimiser le suivi des patients et identifier plus rapidement une dégradation soudaine de l'état de leur système respiratoire. Autre innovation : le système d'aération, qui renouvelle l'air quatorze fois par heure.
Cette solution pourrait permettre de désengorger nos hôpitaux saturés et de leur redonner des marges de manoeuvre pour programmer des opérations courantes. À l'heure actuelle, 64,5 % des lits des services de réanimation français sont occupés par des malades atteints du covid-19 et nous savons bien que c'est le risque de saturation qui peut entraîner le confinement du pays.
Monsieur le ministre, en juin dernier, vous avez annoncé que 12 000 lits de réanimation seraient disponibles en cas de besoin. Où sont-ils ? Nous savons qu'aucun nouveau lit de réanimation n'a été ajouté à ceux existants.