Aurions-nous le culot, en quelque sorte, de considérer que nous pourrions rallonger le mandat présidentiel ou législatif ? C'est une question difficile lorsqu'on est soi-même concerné, mais elle touche à un impératif : nous ne pouvons pas toucher à la périodicité d'un mandat électoral. Ce n'est pas notre rôle. La démocratie repose sur le principe de la périodicité et du renouvellement régulier du mandat électoral, qui doit primer sur beaucoup de choses.
Nous avons aujourd'hui un débat au sujet du décalage de cette date, mais le choix du moment auquel le rapport de Jean-Louis Debré lui a été commandé excluait de facto une première hypothèse, qui aurait sans doute été la plus démocratique : celle de la tenue du scrutin en temps et en heure, en mars. En réalité, en demandant en toute fin d'année 2020 à Jean-Louis Debré de produire un rapport sur le sujet, le Président de la République a d'emblée écarté la possibilité de tenir le scrutin en mars, comme cela aurait dû être le cas.
Avant son audition à l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré n'a d'ailleurs pas hésité à souligner, notamment lors de son audition au Sénat, certaines pressions dont il a fait l'objet de la part de hauts responsables de la majorité, pour qu'il propose de décaler le scrutin au-delà de 2022.