Avec l'article 5, nous sommes au coeur de la philosophie libérale de ces ordonnances, qui visent à donner une plus grande latitude aux entreprises pour licencier. Ce texte est extrêmement déséquilibré au profit des entreprises et au détriment des droits du salarié. Cette philosophie libérale part du précepte qu'il est aujourd'hui difficile pour les entreprises d'embaucher et qu'il faut donc faciliter les licenciements pour donner beaucoup plus de latitude aux chefs d'entreprise.
Depuis 1986, dix-sept réformes du code du travail, inspirées de ce précepte, ont été mises en oeuvre dans notre pays. Cette politique d'assouplissement et de facilitation des licenciements, d'augmentation de la précarité et de l'insécurité des salariés, et de diminution des protections et des garanties de ces derniers – ce que certains qualifient de rigidités dans le code du travail sont en fait des protections élémentaires et fondamentales des salariés dans l'entreprise – , a-t-elle donné des résultats ? Non. C'est un échec sur toute la ligne.
L'article 5 augmentera la précarité et l'insécurité, mais il n'apportera pas plus d'efficacité à la politique de l'emploi.