Cela étant, nous considérons qu'il faut donner à l'enfant les moyens de s'émanciper de tout cadre communautaire et familial pour devenir un futur jeune citoyen, sa formation de citoyen aux côtés d'autres enfants lui permettant de devenir un être social.
C'est ce qui gouverne nos principes. Si cela avait été le cas pour le Gouvernement, on nous présenterait une grande réforme, qui comprendrait, en plus de la question relative à l'instruction en famille, des dispositions incitant les parents à mettre davantage leurs enfants à l'école, à commencer par la suppression des écoles hors contrat, dont on ne parle quasiment pas dans le projet de loi, l'augmentation du contrôle des écoles sous contrat et le déploiement de grands efforts pour que l'école publique redevienne réellement attractive.
Ce n'est pas le cas, parce que dans son discours du 2 octobre, Emmanuel Macron a vu dans l'instruction en famille et l'existence d'enfants non inscrits à l'école des preuves de la prétendue emprise du séparatisme islamiste sur la société.
Dès lors, la droite a évidemment beau jeu de dire que la majorité se trompe de cibles, qu'elle n'avait pas annoncé cela. Au passage, elle reprend nos arguments, et c'est assez curieux puisqu'elle nous traitait d'islamo-gauchistes quand mon collègue Corbière et moi-même nous permettions de dire qu'en Seine-Saint-Denis, on ne voyait pas autant d'écoles coraniques ni d'enfants non instruits qu'on le prétendait.