Nous avons beaucoup parlé de financements étrangers. Avec cet amendement, je vise l'ensemble des dons en espèce faits aux associations cultuelles. Si certains de ces dons ont un caractère traditionnel, ils peuvent aussi constituer un apport tout à fait conséquent dans le financement d'une association. C'est justement pour éviter cela qu'en matière de financement des campagnes électorales, outre le fait que chaque don est plafonné, le montant global des dons en espèces faits à un candidat ne peut excéder 20 % du montant des dépenses autorisées.
Pour certaines religions, le volume d'argent liquide en circulation est tel que cela constitue un vrai problème. Vous faisiez tout à l'heure référence à des religions qui ne sont pas forcément dotées d'une structure hiérarchique parfaitement établie : en ce qui concerne ces religions, j'ai moi-même parfois constaté que le contrôle d'un lieu de culte constituait bien davantage un enjeu financier – et même un enjeu financier personnel – qu'un enjeu spirituel. Il y a dix ans, j'ai dû me battre contre M. Sefrioui lorsque celui-ci a essayé de prendre le contrôle de la mosquée de Drancy. Personne ne conaissait alors ce sinistre personnage qui, sous un prétexte à la fois idéologique – la cause palestinienne – et religieux – une interprétation différente de la religion musulmane – cherchait en réalité à prendre le contrôle d'un lieu de culte, essentiellement motivé en cela par des raisons financières.
Certains cultes donnent lieu à d'importants flux d'argent liquide dont la provenance peut être française ou étrangère mais qui, en tout état de cause, ne font l'objet d'aucun contrôle. Avec l'amendement n° 1788 , je propose d'une part que tout don de plus de 150 euros consenti à une association cultuelle soit versé par chèque, virement, prélèvement automatique ou carte bancaire, d'autre part que l'argent liquide ne puisse représenter plus de 20 % du montant total des recettes de cette association. Ces deux dispositions permettront d'améliorer la visibilité et la traçabilité de cet argent, à la fois pour éviter qu'il soit détourné ou qu'il fasse l'objet de luttes de pouvoir excessive et pour qu'il soit bien utilisé pour l'objet auquel il est normalement destiné.