Le projet de campus hospitalo-universitaire Grand Paris Nord ne date effectivement pas d'hier puisqu'il a été validé en 2006, mais il serait réducteur de le présenter comme la simple fusion des sites de Bichat et de Beaujon. Il s'agit de réorganiser l'ensemble de l'offre de soins hospitalo-universitaire du nord de la métropole. Le dimensionnement du projet prévu pour 2028 a tenu compte des perspectives démographiques franciliennes pour 2030 ainsi que des différents projets hospitaliers dans le nord de la métropole du Grand Paris, étant entendu que chacun d'entre eux aura une incidence sur la répartition des flux de patients, qui vont profondément changer dans les années à venir. Je pense notamment au Nouveau Lariboisière, à la réorganisation de l'ensemble Avicenne-Jean-Verdier, à l'évolution de l'hôpital Louis-Mourier de Colombes et à celle du centre hospitalier de Saint-Denis.
Naturellement, les perspectives peuvent encore évoluer et le projet est adapté en conséquence. En septembre, par exemple, les pouvoirs publics ont validé une augmentation de 90 lits pour le projet, soit une hausse de 12 % du niveau capacitaire prévu.
Surtout, ce projet s'appuie sur une profonde réorganisation des modes de prise en charge fondée d'une part sur le renforcement des plateaux techniques et d'autre part sur une meilleure coopération entre l'hôpital et les soins de ville – il me semble que nous sommes tous d'accord sur la nécessité d'avancer en ce sens – et enfin sur l'accompagnement d'un projet de renforcement global de l'offre de santé dans ce territoire si particulier et si riche humainement où se trouve votre circonscription.
Ce renforcement est l'élément central de la stratégie sanitaire dans ce territoire. Il s'appuiera sur le développement de l'organisation partagée avec la ville et les structures voisines, sur l'accompagnement des professionnels – en exercice et futurs – souhaitant s'installer à proximité de l'établissement, et sur le développement de la télémédecine dont la crise a démontré toute la pertinence.
Vous le voyez, il s'agit donc tout à la fois d'enrichir l'offre de soins de proximité, et de diminuer la durée moyenne de séjour en renforçant les filières d'aval en lien avec les autres acteurs sanitaires et médico-sociaux. Il faut envisager ce projet dans son ensemble pour ce qu'il a d'ambitieux et de cohérent, loin de se réduire à la construction d'un hôpital unique qui résulterait de la fusion et de la fermeture de deux autres établissements. Au reste, la construction de ce nouvel hôpital est très attendue, mais s'inscrit dans une perspective globale de renforcement de l'offre de soins au bénéfice des habitants de tout le territoire.