Permettez-moi tout d'abord d'excuser l'absence du ministre de l'intérieur, mais votre question, comme vous le rappelez en conclusion, est un peu au croisement de nos champs de compétences.
Depuis 2017, les pharmaciens peuvent déclarer les agressions qu'ils ont subies à partir du site internet de l'ordre national des pharmaciens. Cette simplification s'est traduite par une nette augmentation des faits d'incivilité et de violence déclarés, mais peu de victimes confirment leurs déclarations par des dépôts de plainte. La gendarmerie constate, dans sa zone de compétences, une augmentation des faits de menaces et injures, passant de vingt-sept faits en 2019 à trente-huit en 2020, soit 30 %. En revanche, elle dénombre un léger recul des faits de violence.
Les forces de police et de gendarmerie sont sensibilisées et attentives à toute demande d'intervention en la matière, gage d'une réactivité totale. Dès qu'un problème est signalé, le passage de patrouilles aux abords des officines de pharmacie, par exemple, ainsi que les prises de contact régulières ont permis d'éviter nombre d'incivilités et d'incidents, notamment dans le cadre de la police de sécurité du quotidien, la PSQ.
Dans plusieurs départements, les référents sûreté de la police nationale sont allés à la rencontre des pharmaciens pour les sensibiliser. Ces référents sûreté délivrent des conseils visant à réduire les vulnérabilités constatées des établissements. Chaque incident rapporté doit être traité. À chaque infraction, tout est mis en oeuvre pour identifier et interpeller les auteurs. Les forces de l'ordre ont ainsi opéré au cours des derniers mois plusieurs interpellations liées à des infractions contre le secteur médical : vols par effraction dans les cabinets médicaux, tentatives de vol par effraction dans les officines de pharmacie, etc.
À l'échelle nationale, et s'inscrivant dans la stratégie GEND 20. 24 d'une offre de sécurité sur mesure, l'opération Hygie de la gendarmerie, que vous évoquez, lancée en avril 2020, a créé une offre de sécurité globale à destination du milieu médical. De la protection des officines pharmaceutiques à la prise en charge personnalisée des personnels soignants victimes d'agressions, l'opération Hygie porte ses fruits. Le 26 octobre 2020, le bureau sécurité publique de la direction générale de la gendarmerie nationale, le référent national sécurité de l'ordre national des pharmaciens et le référent sécurité de la section biologie, ont procédé à un état des lieux de leurs organisations pour renforcer leur coopération.
L'opération Hygie est également mise en oeuvre dans le cyberespace pour répondre à la délinquance des nouvelles frontières numériques. Les gendarmes du pôle national de lutte contre les cybermenaces ont réussi à faire fermer sept sites frauduleux de vente en ligne proposant masques, gants, gels hydro-alcooliques et tests de dépistage.
Alors que l'état d'urgence sanitaire vient d'être prolongé jusqu'au 1er juin 2021 par le Gouvernement, les services de police et de gendarmerie restent, soyez-en assurée, madame la députée, pleinement mobilisés dans la lutte contre les actes de délinquance à l'encontre des professionnels de santé.