Intervention de Julien Denormandie

Séance en hémicycle du mardi 16 février 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Filière horticole

Julien Denormandie, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Je vous remercie très sincèrement de votre question, monsieur le député. C'est un fait, nous avons moins parlé de la filière végétale, notamment horticole, que d'autres, alors qu'elle est d'une grande importance économique. Mais elle est également importante en ce qu'elle contribue à la joie et au bonheur de notre quotidien, alors même qu'elle a énormément souffert de la crise sanitaire. La nature ne s'arrête jamais, même en temps de confinement. Or, pendant le premier confinement, les exploitants, pour poursuivre leur activité, ont dû continuer de payer leurs charges et leurs salariés, raison pour laquelle ils n'ont pas pu bénéficier des mesures d'urgence de droit commun.

Face à cette situation, le Gouvernement a en effet débloqué 25 millions d'euros. Vous le savez, je ne suis pas un adepte de la langue de bois : je reconnais donc que cette aide a été allouée trop tardivement et que nous avons mis trop de temps à en organiser, avec la filière – j'insiste sur ce point – , les modalités. Les discussions avec les acteurs ont duré jusqu'à la fin de l'année, quand bien même l'aide en question portait sur la période du printemps 2020.

J'ajoute que, comme toutes les aides destinées à soutenir des marchés spécifiques, il a fallu, une fois ses critères définis avec les professionnels, la notifier à Bruxelles et la faire approuver par la Commission européenne. Il n'en reste pas moins que, pour les horticulteurs, le processus est beaucoup trop long, les fonds promis n'arrivant toujours pas. Soyez assuré en tout cas que je me bats tous les jours pour l'accélérer.

Quant à votre remarque sur le plan de relance, je la trouve sévère. Pour le coup, nous avons bien travaillé avec la filière. Le volet relatif à la structuration de la filière a fait l'objet d'une enveloppe supérieure à 50 millions d'euros. Les professionnels ont été invités à déposer leurs dossiers et l'on ne m'a fait part d'aucun grief quant à la complexité du dispositif. Au contraire, les mesures que nous avons élaborées sont si simples que certains me disent que le plan de relance agricole va trop vite. J'entends toutefois votre remarque, dont nous pourrons reparler ultérieurement si vous le souhaitez.

J'en viens, pour finir, à la commande publique, qui constitue en effet un levier d'action important de l'État, mais aussi des collectivités locales. Elle doit être un outil de notre politique, j'en suis convaincu, mais elle ne relève pas tant de la loi que de la volonté de chacun au niveau national et local. En tout état de cause, s'il s'agit aujourd'hui, en réponse à votre question, d'appeler les décideurs publics à s'appuyer sur la commande publique pour manifester notre confiance à la belle filière horticole française, je le fais bien volontiers.

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