Le Gouvernement est pleinement investi dans la lutte contre l'illettrisme, afin que tous maîtrisent les compétences de base, parce que c'est nécessaire pour que la société pose un regard bienveillant sur ces personnes et pour donner les moyens à tous nos concitoyens de s'insérer socialement, culturellement et professionnellement.
Comme vous le savez, on peut aujourd'hui se trouver en situation d'illettrisme après avoir, au fil de la vie, désappris à lire, à écrire, à compter, à cause d'acquis trop fragiles ou insuffisamment ancrés. C'est pourquoi le ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports mène une action volontariste de prévention de l'illettrisme, qui consiste d'abord à mettre l'accent, durant toute la scolarité, sur l'acquisition des savoirs fondamentaux, afin que tous parviennent à l'aisance suffisante, en lecture et en écriture, pour autoriser l'insertion, pour conserver durablement le goût et la maîtrise de l'écriture et de la langue, afin d'éviter de désapprendre et de se retrouver dans une situation de difficulté, voire d'exclusion ou d'isolement.
Les adultes en situation d'illettrisme, dont vous avez presque dessiné le portrait-robot, sont plus difficiles à repérer, parce que ce sujet est encore tabou dans notre pays. Le statut, avez-vous observé, est le premier frein à l'accompagnement vers la formation. La situation de ces personnes demande une prise en charge spécifique et des formations adaptées, très différentes de celles proposées aux allophones, par exemple. Les actions concernées engagent de nombreux autres ministères, particulièrement celui du travail, de l'emploi et de l'insertion ; les travaux menés avec le ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales tracent aussi un chemin, car ils portent un regard bienveillant sur l'ensemble des parcours de vie ; les ministères des outre-mer et des collectivités territoriales apportent enfin leur pierre à l'édifice, tout comme les opérateurs de compétences que sont les acteurs du monde de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelle.
Tous sont impliqués dans le renforcement de l'action de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme, laquelle, c'est une première étape, a été pérennisée. Une enquête nationale de l'INSE permettra de dresser un état des lieux beaucoup plus précis, pour chaque territoire, afin de mieux répondre aux besoins. Le réseau des chargés de mission régionaux de lutte contre l'illettrisme, piloté par cette agence, vient conforter et accroître notre capacité à lutter contre ce fléau.
Le ministère de l'éducation nationale est directement engagé pour faire accéder les adultes en situation d'illettrisme aux compétences de base. Au cours de ces dernières années, le réseau des GRETA – groupements d'établissements – et des GIP FTLV-IP – groupements d'intérêt public formation tout au long de la vie-insertion professionnelle – a massivement participé à la réalisation de programmes, que les pouvoirs publics, les entreprises et les OPCO – opérateurs de compétences – ont appliqués dans le cadre de la lutte contre l'illettrisme, pour faire acquérir ces compétences clés. Le ministère y veille de manière très volontaire. Le maillage territorial articule les échelles nationale, régionale et académique, afin de disposer de correspondants qui développent et coordonnent l'ingénierie des prestations nécessaires pour accompagner chacun, sur son territoire, en fonction de sa situation propre et non pas de son statut, dans l'acquisition des compétences clés. Monsieur le député, cette mission mobilise l'ensemble des acteurs institutionnels – collectivités territoriales, instances régionales, OPCO, entreprises et, évidemment, le Gouvernement, pleinement engagé en faveur de sa réussite.