De nombreuses études démontrent que de nombreux patients ayant souffert du covid-19 développent des affections sur une longue période. Il semblerait malheureusement que ce fameux « covid long » concerne tant les patients ayant développé des formes graves de l'infection que ceux de nos concitoyens qui n'ont souffert que de formes bénignes. Les symptômes sont très divers : grande fatigue, gêne respiratoire, brouillard cérébral, et bien d'autres. Ils empêchent de mener à bien les tâches du quotidien et même parfois de maintenir une activité professionnelle.
Le covid long frappe aussi nos jeunes. Plusieurs mois après avoir été testés positifs au covid-19, certains ressentent encore une grande fatigue ; d'autres se trouvent dans l'incapacité de poursuivre une activité physique qu'ils pratiquaient pourtant de manière régulière avant leur infection.
Une chose est certaine : nous manquons de recul à propos de ce virus et en particulier du covid long. Mais ce n'est pas pour autant que nous pouvons l'ignorer. Ceux qui en sont atteints ne sont pas des malades imaginaires. Et pourtant, celles et ceux qui souffrent de ces symptômes persistants après leur infection au covid-19 sont souvent en situation d'errance médicale. Aux yeux de notre parcours de soins, ces malades n'existent pas, aucun traitement adapté ne peut leur être proposé et aucun mot n'est posé sur le mal qui ne les quitte plus. Et que dire des conséquences psychologiques ! Alors que vous vous croyez remis, vous rechutez encore et encore. Les tâches du quotidien deviennent insurmontables, votre mode de vie change, se dégrade et tout vous devient insupportable. Aux restrictions liées à la crise s'ajoutent des restrictions plus intrusives, handicapantes, un mal lancinant qui vous harcèle, qui met sous emprise votre corps et votre esprit.
Les malades se sont organisés afin qu'on les entende : ils se réunissent sous forme de collectifs, publient des tribunes, se rassemblent en associations et montent des opérations de communication sur les réseaux sociaux. Non seulement ils doivent lutter contre la persistance de leurs symptômes, mais ils doivent aussi montrer qu'ils existent.