Il nous paraît d'ailleurs plus aisé, en situation d'urgence, de mobiliser un dispositif efficace et connu de tous plutôt que de créer un nouveau mécanisme.
Nous accueillons favorablement l'idée d'une dotation universelle utilisable dans un but de formation, de mobilité ou d'entrepreneuriat. Un tel dispositif pourrait être utile pour casser les cycles de reproduction sociale qui nourrissent toujours davantage les inégalités.
Si les modalités de financement du dispositif restent à préciser, nous adhérons donc à l'esprit du texte.
Nous entendons les appels, de plus en plus nombreux, et venant d'horizons de plus en plus différents, en faveur d'un tel dispositif. Revenu universel, revenu de base, revenu minimum garanti, socle citoyen, qu'importe la dénomination : face à la détresse de notre jeunesse et d'un nombre croissant de nos concitoyens, cette idée s'impose avec une pertinence renforcée.
Madame la ministre déléguée, ne balayons pas ces initiatives d'un revers de la main, avec pour seul argument qu'aucun jeune ne saurait se construire avec les minima sociaux comme horizon. Ce serait caricaturer l'objectif poursuivi par le texte, car ce n'est évidemment pas de cela qu'il s'agit : ces aides ne constituent pas un horizon, mais bien un moyen de garder la tête hors de l'eau et d'ouvrir, justement, de nouveaux horizons qui vont plus loin que la fin du mois ; un tremplin, aussi, pour choisir réellement sa voie.
C'est bien cela que nous vous demandons : pas la charité, pas l'assistanat. Plus que jamais, il faut répondre à l'urgence et garantir la promesse d'émancipation républicaine.