Avis défavorable. Nous avons eu ce débat en commission, et c'est une sorte de miroir du précédent. Pardonnez-moi ce trait d'humour, mais cet amendement de M. Orphelin est au fond presque un amendement des lobbys bancaires. Que l'AFD et les institutions multilatérales cessent de financer les pays à revenus intermédiaires, c'est leur rêve ! Si nous adoptions cette proposition de respecter la norme de « 86 % d'élément-don au sein des prêts », des pays comme l'Indonésie, le Brésil ou le Maroc n'auraient plus aucun accompagnement en prêts, même concessionnels, donc quelque peu bonifiés. Vous leur dites qu'ils n'auront rien de nous, et qu'ils n'ont qu'à aller trouver sur les marchés des taux de 8 %, 10 %, voire 12 % ! Aujourd'hui, à l'inverse, ils peuvent emprunter, grâce à des prêts que nous leur accordons, à 5 % ou 6 %.
Je comprends l'esprit dans lequel a été rédigé l'amendement mais les conséquences que je viens de détailler m'amènent à donner un avis défavorable. La pauvreté et les inégalités sont bien présentes dans les pays à revenus intermédiaires, et nous devons pouvoir y intervenir, peut-être pas forcément par des dons, mais avec des moyens qui permettent de faire de belles choses, notamment en matière d'infrastructures.