Intervention de Stéphane Peu

Réunion du mardi 11 juillet 2017 à 15h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Monsieur le ministre, vous avez dit, à juste titre, que les dernières campagnes électorales avaient confirmé que le chômage et la sécurité figuraient au premier rang des préoccupations des Français. Or, dans la deuxième circonscription de Seine-Saint-Denis, dont je suis l'élu, le taux de chômage est deux fois plus élevé que la moyenne nationale et les actes de délinquance y sont également nettement plus nombreux. Je souhaiterais donc vous poser trois questions, au nom du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.

Un officier de police judiciaire du commissariat de Saint-Denis traite en moyenne cinq fois plus de gardes à vue qu'un OPJ du commissariat de Montreuil – c'est à dessein que je choisis cette commune, plutôt que Neuilly ou Saint-Cloud. Se pose la question de savoir si tous les territoires sont traités de manière égale par les grands services publics de la nation, dont fait partie la police. Dès lors, je souhaiterais connaître votre opinion sur la police d'agglomération, dont nous avions plutôt approuvé la création par le ministre de l'intérieur d'alors, M. Brice Hortefeux. Ce dispositif, qui visait à mutualiser les moyens des départements de la petite couronne et de Paris intra-muros, a abouti à les concentrer au profit de Paris, où se font 95 % des interventions de cette police d'agglomération. Celle-ci se traduit ainsi, dans les faits, par un affaiblissement des moyens de la police dans la petite couronne et dans les communes où la délinquance est la plus élevée. Les habitants de nos territoires souffrent beaucoup de se sentir ainsi abandonnés par les grands services publics de l'État, à commencer par celui de la police nationale. Et je ne parle pas de la souffrance des policiers qui travaillent dans ces commissariats, qui partagent ce sentiment. La crise qui a éclaté cet hiver perdure et pourrait ressurgir s'ils ne bénéficient pas d'une plus grande considération et si les moyens ne sont pas rééquilibrés au profit des commissariats les plus en difficulté.

Par ailleurs, quinze ans après sa disparition – que nous avons toujours regrettée –, une majorité de Français approuvent le rétablissement d'une police de proximité ou du quotidien. Quel est le calendrier de son installation ? Quand pouvons-nous espérer assister aux premiers pas de cette police du quotidien ?

Enfin, vendredi dernier, des migrants ont été évacués d'un campement situé Porte de La Chapelle, où j'habite. Or, ce matin, la situation était quasiment semblable à celle qui préexistait à cette évacuation. Je souhaiterais donc savoir si le Gouvernement entend inscrire à l'ordre du jour du Parlement la proposition de loi suggérée par la maire de Paris, Mme Anne Hidalgo, sur l'accueil des migrants et leur répartition sur le territoire.

Pour conclure, permettez-moi de réitérer une question que je vous ai posée en séance publique et à laquelle je n'ai pas obtenu de réponse. Vingt mois après les événements, l'association des victimes des attentats du 13 novembre – à laquelle je suis très lié, pour des raisons que vous imaginez – se débat toujours dans les méandres de l'administration et elle s'inquiète de la disparition du secrétariat d'État à l'aide aux victimes Comment peut-on apaiser l'inquiétude de ces personnes qui se sentent abandonnées ?

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