Monsieur le rapporteur général, bien que je sois dans cette maison depuis quelques années, je n'ai jamais demandé beaucoup de rapports. Vous pourrez aisément le vérifier, car le passé plaide en ma faveur.
Choisir le tri sélectif pour ce genre de travail parlementaire n'est jamais une très bonne idée, surtout pour un texte sur lequel on veut essayer de rassembler le plus largement possible. Je constate que depuis le début de l'examen de ce texte, les articles sont très souvent votés à l'unanimité. Je conçois que vous puissiez être froissés parce que nous avons fait adopter, en commission spéciale, une demande de rapport analysant les possibilités de créer un fonds de soutien aux associations et aux collectivités territoriales, baptisé « Promesse républicaine ». Mes collègues et moi-même déplorions en effet qu'on ne soit pas capable de promouvoir les principes contenus dans le contrat d'engagement républicain.
Mais le travail d'un rapporteur général, c'est d'écouter ce qui se dit tant dans l'opposition que dans sa majorité, parce que « si nous pensons la même chose, c'est que nous ne pensons plus rien », comme quelqu'un l'a dit un jour. Je vous le dis avec force : vous êtes peut-être fatigué, je peux le comprendre, mais nous sommes aussi là. Respectons-nous mutuellement, car nous faisons la loi.
Une fois de plus, je ne suis pas pour la multiplication des rapports, tant s'en faut, et vous ne me prendrez pas une seule fois en défaut sur ce sujet. En revanche, vous vous privez d'une réflexion collective en acceptant une demande de rapport sous prétexte qu'elle vient de tel groupe et en refusant celles qui viendraient d'un autre groupe sans examiner le fond des choses. Je vous demande simplement d'y réfléchir un instant.