Intervention de Fabien Roussel

Séance en hémicycle du mardi 2 mars 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Rôle sanitaire des établissements thermaux pendant la pandémie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Roussel :

Madame la ministre déléguée chargée de l'autonomie, la France a la chance de compter 109 établissements thermaux et 850 médecins spécialisés qui offrent à près de 600 000 patients par an un traitement complémentaire aux médicaments. C'est parfois la seule solution thérapeutique efficace et durable contre certaines maladies. La médecine thermale permet de réduire voire de supprimer les douleurs tout en faisant significativement baisser la consommation de médicaments. Elle soigne les maladies touchant les voies respiratoires, les rhumatismes et les affections neurologiques.

Pourtant, tous nos établissements de soins sont fermés, du Nord, à Saint-Amand-les-Eaux, au Sud, à Amélie-les-Bains dans les Pyrénées-Orientales. En Italie, ils ne l'ont jamais été et l'accueil des patients est strictement réservé aux cures médicales ainsi qu'à la prise en charge des patients post-covid-19. En France, lors de leur réouverture au printemps dernier, aucun cluster n'a été signalé dans ces établissements, grâce à des conditions de surveillance particulièrement strictes.

En revanche, leur fermeture a provoqué une surconsommation de médicaments chez de nombreux patients, pour certains atteints de maladies chroniques. L'année dernière, suite aux fermetures administratives, ce sont plus de 350 000 malades qui ont été privés de soins. Faute de cure, un chauffeur routier de mon département du Nord, atteint d'arthrose, racontait qu'il était obligé de multiplier les prises d'antidouleurs et d'anti-inflammatoires.

Madame la ministre déléguée, les établissements thermaux sont les seuls établissements de soins à être fermés, en dépit de protocoles sanitaires très stricts. En outre, les médecins des thermes nous indiquent qu'ils sont capables d'accompagner dans leur convalescence les personnes touchées par le covid-19. Ils l'ont déjà démontré l'année dernière en soignant des patients post-covid-19, en particulier pour réparer leurs facultés respiratoires abîmées et pour reconstruire leur état général physique et psychologique. L'Académie de médecine recommande d'ailleurs – je cite une note du 15 juin 2020 – « la prise en charge de certaines séquelles de la covid-19 » par la médecine thermale.

Cette richesse naturelle et ces compétences, dont nous avons la chance de disposer, constituent ainsi des atouts importants pour tous nos concitoyens, y compris ceux qui souffrent de séquelles du covid-19. Pour toutes ces raisons, les équipes médicales comme les patients qui ont besoin de soins ne comprennent pas ce qui justifie encore la fermeture des établissements thermaux. Madame la ministre déléguée, les patients, les professionnels, les médecins et les élus – je salue à ce propos notre collègue Jean-Bernard Sempastous, qui suit ce dossier – attendent que la médecine thermale puisse à nouveau assumer son rôle premier, celui de soigner. Qu'est-ce qui s'oppose encore à l'ouverture de ces établissements et qu'attendez-vous pour permettre leur réouverture ?

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