La même émotion nous a saisis, naturellement, une émotion légitime et collective, face à laquelle nous avons un devoir d'action. Non que nous n'ayons pas agi : depuis 2010, la voix non seulement de la France, mais aussi de l'Union européenne et de plusieurs partenaires, a été claire et forte. Nous avons obtenu que le Bureau international du travail puisse enfin ouvrir un bureau à Doha ; nous avons arraché des réformes en matière de droit du travail, comme la suppression de la kafala, qui établissait un rapport contraignant, asservissant, entre l'employeur et l'employé.
Il y a eu des progrès depuis 2010, mais des efforts sont encore attendus, très clairement. À cet égard, la représentation nationale s'est honorée à travers le travail conduit ces dernières semaines sur le projet de loi programmation relatif au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales. Vous avez contribué à enrichir le texte et à réaffirmer dans le CPG – cadre de partenariat global – l'engagement de la France contre le travail forcé et la traite des êtres humains. C'est tout à l'honneur de l'Assemblée que d'avoir complété et enrichi le projet de loi.
Je veux saluer l'action menée sous la houlette du président Bourlanges, du rapporteur Berville et de vous-même, monsieur Ledoux, parce que c'était une oeuvre collective. La France s'honore à l'international de porter ce devoir de vigilance, venu de ces bancs avec la proposition de loi de Dominique Potier…