La gestion de la crise de la covid-19 a mis un coup de projecteur sur l'importance de l'articulation, dans les politiques publiques, entre l'action de l'État et des collectivités territoriales. Que ce soit au travers du débat sur le couple maire-préfet ou de la sectorisation des mesures sanitaires, ce sujet est devenu une priorité.
Cette bonne articulation est aussi une condition nécessaire de la réussite du plan France relance que nous avons voté. Doté de 100 milliards d'euros, ce dernier, qui suit un premier plan de 300 milliards d'euros de soutiens, est massif et inédit et nous pouvons en être fiers, quels que soient les bancs auxquels nous appartenons. C'est la preuve que l'État est présent et qu'il déploie la puissance de son action au service de l'économie.
Pour avoir été chef d'entreprise, je sais qu'à une époque, on demandait à l'État d'en faire le moins possible et de nous laisser travailler. Aujourd'hui, le discours a changé : l'État est là, il assume ses responsabilités aux côtés des entreprises et des salariés.
M. le Premier ministre a dit lors de son discours de politique générale, en juillet 2020, qu'il fallait faire confiance à la France des territoires car « c'est elle qui détient en large part les leviers du sursaut collectif ». Il y a des raisons fondamentales et essentielles pour lesquelles les territoires constituent la meilleure chance de succès du plan de relance : après tout, chacun des projets de réindustrialisation, d'innovation, d'investissement, naît, se développe, se déroule, réussit ou échoue sur le territoire, avec les acteurs du terrain.
Pour avoir eu la chance de piloter un schéma stratégique de développement économique – celui de la région Grand Est – , j'ai pu constater qu'il était essentiel de faire confiance aux acteurs de territoire, de terrain ; en réalité, l'État ne peut pas remplacer cette intelligence collective locale, qui doit être une clé pour agir. La question n'est donc pas de se perdre dans des débats de gouvernance – comment réorganiser les choses ? – , mais de trouver le bon point d'équilibre entre la puissance financière de l'État d'une part, l'agilité et la proximité des collectivités territoriales et des élus d'autre part.
S'il réussit à intégrer étroitement les collectivités à son déploiement, le plan France relance confirmera probablement ses premiers résultats encourageants, à savoir 16 milliards d'euros de crédits engagés. Dès lors, la question n'est plus celle des moyens, mais celle du déploiement du plan et des résultats. La création de sous-préfets à la relance et de comités de pilotage et de suivi, à l'échelle départementale comme à l'échelle régionale, est un élément clé du plan et de l'engagement de l'État aux côtés de ceux qui animent le territoire. Le groupe Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés est particulièrement attaché à une telle proximité et au rôle des territoires.