Ambitieux et nécessaire : ces deux mots décrivent bien le plan de relance présenté par le Premier ministre le 3 septembre 2020. Ambitieux, car avec ses 100 milliards d'euros mobilisés pour la refondation écologique, économique et sociale de la France, il constitue le plus important des plans annoncés par les grands pays européens. Nécessaire, car il est construit pour permettre à notre économie de rebondir, à de très nombreux Français de conserver leur emploi et aux territoires de ne pas décrocher.
Après le temps des annonces, vient celui de l'action ; il faut passer de la parole aux actes. C'est par la territorialisation que le plan de relance va franchir ce cap et irriguer chaque territoire pour atteindre les entreprises, les collectivités territoriales et les ménages.
Messieurs les ministres, quatre mois après la publication de la circulaire relative à la mise en oeuvre territorialisée du plan de relance, je constate un certain flou dans l'application de ce plan. Il provient d'abord du foisonnement des opérations financées, parfois hors du cadre des quatre-vingt-quatorze mesures initiales, ce qui est sans doute la conséquence de la nécessaire adaptation du plan pour faire face à une épidémie qui se prolonge. Il est ensuite suscité par les interactions du plan de relance avec d'autres dispositifs comme Petites villes de demain, l'agenda rural ou encore Territoires d'industrie, altérant la lisibilité de chacun d'eux. Enfin, il est la conséquence de la multiplication des acteurs impliqués : des sous-préfets à la relance à l'Agence nationale de la cohésion des territoires, l'ANCT, en passant par les chambres consulaires, Bpifrance et de nombreux autres opérateurs, il reste difficile d'identifier les guichets à cibler. Les bénéficiaires potentiels du plan de relance peinent donc à s'y retrouver : tout comme les collectivités locales, les entreprises éprouvent des difficultés à identifier si leurs projets sont éligibles et à quelle porte elles doivent frapper.
Bref, si tout le monde parle du plan de relance, trop peu de personnes savent aujourd'hui comment y avoir recours.