Ce débat pose une question centrale : faites-vous confiance aux territoires pour qu'ils définissent eux-mêmes leurs orientations ou revient-il au pouvoir central, à Paris, d'imposer sa vision ? Le plan de relance national doit-il être simplement décliné ou offre-t-il une chance extraordinaire à chaque territoire de bâtir un plan propre à ses spécificités, ses problèmes et, surtout, ses atouts, à plus forte raison dans les outre-mer ? Dans son avis rendu le 26 janvier dernier à la suite de sa saisine par le Premier ministre, le CESE – Conseil économique, social et environnemental – vous prévient qu'une simple déclinaison des orientations générales nationales du plan de relance dans les territoires irait buter contre les politiques publiques locales.
La France d'outre-mer représente 2,8 millions d'habitants, soit 4 % de la population nationale. Or sur les 100 milliards d'euros annoncés du plan de relance, les outre-mer devraient bénéficier de 1,5 milliard d'euros, soit 1,5 % de l'enveloppe globale. Ce montant correspond-il à quelque chose de précis ou a-t-il été défini de façon arbitraire ? La Réunion, par exemple, est une terre de multiples défis, mais aussi de projets dans les domaines de l'économie bleue, de l'économie verte ou des énergies renouvelables. Encore faut-il nous donner les moyens de les réaliser !
Par ailleurs, le dispositif gouvernemental Petites villes de demain est efficace en ce qu'il réunit tous les partenaires pour définir les projets et met à disposition l'ingénierie pour les villes de moins de 20 000 habitants. Aussi, monsieur le ministre délégué, pourquoi ne pas étendre ce guichet unique en outre-mer, en l'élargissant à l'ensemble des collectivités, quel que soit le nombre d'habitants ? Voilà la démarche qu'il faudrait suivre dans l'intérêt des ultramarins et conformément à l'esprit de votre prochain projet de loi « 4D ».