Quelle sera l'efficacité du plan de relance ? Permettra-t-il une accélération de la transition écologique et sera-t-il à la hauteur du défi social ? Le territoire depuis lequel je vous parle est un port, une terre d'industrie, et les infrastructures de transport n'y sont pas à la hauteur de ces enjeux ; elles ne répondent pas non plus aux besoins de la population. Nous devons développer massivement le fret ferroviaire, ainsi que les lignes du quotidien – notamment celle de la Côte bleue – et mieux relier les villes.
Mais y a-t-il une volonté politique ? Y a-t-il un plan ? Il faut territorialiser, mais l'État doit aussi prendre toute sa part.
Les infrastructures routières doivent également être aménagées, au nom de la santé environnementale et de la sécurité. Nous devrions profiter de ce moment pour examiner à nouveau, par exemple, l'organisation du bassin-versant Durance-Verdon.
L'État, en lien avec les collectivités, a-t-il des idées ou se contente-t-il d'être un distributeur, sur la base d'appels à projets ?
Sans transition industrielle, il n'y aura pas d'action efficace pour le climat et la planète. Je réitère ici ma proposition de faire du golfe de Fos un site pilote dans la lutte contre les pollutions atmosphériques. Les outils industriels doivent être transformés pour produire autrement ; mais on ne peut financer des projets à valeur ajoutée environnementale, ce qui est nécessaire, en détournant le regard des choix économiques et sociaux. Dans les discussions, il faut poser, en toute transparence, des conditions sociales.
En ce qui concerne les secteurs stratégiques, pourquoi l'État ne profite-t-il pas de ses investissements pour s'asseoir autour de la table, a fortiori quand des projets nouveaux demandent une mutualisation ? Je pense par exemple à l'hydrogène. Nous devons injecter de l'intérêt général dans les décisions qui se prennent et qui engagent l'avenir.
Pourquoi ne pas instaurer un conseil national du plan de relance qui puisse contrôler l'utilisation des fonds ? Dans chaque entreprise bénéficiaire d'aides, les instances représentatives doivent être informées et pouvoir contrôler, au plus près, l'usage qui en est fait.