La grave crise sanitaire que nous traversons a mis à jour un véritable paradoxe : alors que les jeunes ne sont pas ou peu touchés par les effets pathologiques du virus, ils paient, un an après le début de la crise, un lourd tribut. Personne, ici, n'a jamais remis en cause la nécessité de protéger nos aînés, qui représentent l'immense majorité des victimes directes du virus. Il est en effet de notre devoir, quelle que soit l'espérance de vie des individus, d'assurer pleinement la protection de la population, donc celle des plus fragiles.
Toutefois, il est également de notre devoir de nous poser cette question fondamentale : avec toutes les mesures de confinement et la mise à l'arrêt de notre pays, ne sommes-nous pas en train de sacrifier une génération qui aspire à découvrir la vie et à la croquer à pleines dents ? Les ravages causés par les effets indirects du covid-19 auront-ils des répercussions à long terme ou serons-nous en mesure de rattraper le retard ?
Mes chers collègues, il est difficile de mesurer dès à présent les conséquences à moyen et long termes de cette crise. Il est à prévoir qu'il y en aura : pour les étudiants et les lycéens qui ont vu leur cursus perturbé et pour ceux dont la formation a été tronquée par rapport à celle des promotions précédentes. Je tiens ici à féliciter et à remercier les équipes pédagogiques et administratives des établissements d'enseignement, car elles n'ont pas ménagé leurs efforts pour assurer une continuité de l'offre éducative.