Contrairement à ce que vient de dire M. le rapporteur, on ne peut pas séparer ce qui relève de la mémoire collective, de l'histoire – qui, dans ce cas, a représenté une avancée majeure pour la communauté nationale mais également pour l'histoire de l'humanité – et ce que nous faisons ici.
En effet, nous n'écrivons pas seulement la loi, nous affirmons un symbole, dans toute sa force. En adoptant cet amendement, nous proclamerions – comme avec d'autres lois votées dans cette assemblée et qui ont été l'honneur de la République – que nous avons conscience de l'importance de ce fait et que nous pensons qu'il est primordial qu'il soit discuté et commémoré. Autour de la commémoration de l'abolition de l'esclavage doivent non seulement être organisés des débats au quotidien mais, surtout, un moment de communion nationale.
Adopter un tel amendement grandirait non seulement notre assemblée, mais toute la République, c'est-à-dire l'ensemble des citoyens et des citoyennes, en affirmant que nous pourrions nous accorder sur quelques dates fondamentales – quitte à discuter sur d'autres jours fériés. Une récente séance de questions au Gouvernement a montré qu'un accord sur ce point était possible, mais nous ne pouvons en rester à des applaudissements et à des congratulations : il faut en effet marquer ces faits.
Nous proposerons d'autres dates susceptibles de devenir des jours fériés parce que nous pensons qu'elles sont essentielles. Je ne comprendrais pas, comme nos concitoyens et nos concitoyennes, pourquoi ce qui a une valeur historique, politique et idéologique dans les outre-mer ne pourrait pas avoir la même valeur sur l'ensemble du territoire.
C'est en effet une mémoire que nous devons partager, et il me semble que cet amendement va dans ce sens : il ne devrait donc recueillir que votre assentiment.