Je pose la question de mon collègue Régis Juanico. En France, la majorité pénale est fixée à seize ans, la majorité civique à dix-huit et la majorité sociale à seulement vingt-cinq ans : quelle étrangeté ! Depuis trop longtemps, les jeunes générations doivent effectuer un parcours du combattant fait de stages, de petits boulots, de contrats courts et précaires, avant d'acquérir le statut légitime d'adultes. Les jeunes aspirent à un droit à l'avenir, à l'autonomie, à un emploi stable, au logement, à la santé. Ils attendent une réponse qui va bien au-delà des aides et des primes ponctuelles instaurées par le Gouvernement, qui ne suffisent plus. Pendant les confinements, 40 % des étudiants ont dû arrêter de travailler. La perte de longs contrats de travail les a fait basculer, nombreux, dans la grande précarité. Les images d'étudiants dans les files d'attente d'épiceries solidaires sont révoltantes.
Outre les étudiants, les projets de centaines de milliers de jeunes – études, concours, entretiens d'embauche, mobilité, séjours à l'étranger – ont volé en éclats à cause de la pandémie, dégradant davantage leurs conditions d'entrée dans la vie adulte.
Notre groupe propose donc d'élargir le RSA aux jeunes de moins de 25 ans et d'instaurer un revenu de base et une dotation universelle à 18 ans : voilà de vraies solutions, contrairement à la proposition de certains membres de la majorité de faire entrer les étudiants dans la spirale infernale de l'endettement. Le Gouvernement entend-il enfin apporter une réponse concrète à la hauteur de la détresse que connaît la jeunesse ? Laquelle ?