À l'issue d'âpres négociations, un accord a finalement été trouvé avec le Royaume-Uni pour préserver l'activité des pêcheurs français et européens dans les eaux britanniques. On peut assurément saluer le difficile travail de négociation qui a été mené pour aboutir à un accord prenant réellement en compte la situation des pêcheurs français et européens dans l'intérêt de la nation, ou plutôt, devrais-je dire, des nations. Ces négociations me rendent optimiste quant à l'avenir de l'Europe, qui a su faire preuve d'union car, rappelons-le, seuls huit pays membres sont concernés par la pêche dans les eaux britanniques et aucune division n'est apparue entre eux.
Certains d'entre vous se demandent peut-être pourquoi tant d'énergie a été mobilisée pour défendre un secteur qui ne représente que 650 millions d'euros face aux 300 milliards d'importations britanniques à partir de l'Union européenne. La réponse est simple : pour l'Europe, il n'y a pas de petits défis. Nos partenaires se sont mobilisés pour préserver une part de notre identité, de notre économie, de notre patrimoine. Merci à eux !
Mais raisonnons au-delà du secteur de la pêche. Nous disons souvent que le Finistère, porte d'entrée géographique de l'Union européenne, est un symbole. C'est aussi un département porté par le dynamisme d'un secteur agricole et agroalimentaire qui innove, nourri par l'ambition forte de filières qui avancent, évoluent et s'adaptent. Par exemple, entre 2014 et 2020, c'est près de 1 milliard d'euros de fonds européens qui ont été investis en Bretagne pour soutenir le développement économique et l'attractivité des territoires, sans oublier le solide soutien du Fonds européen pour les investissements stratégiques du plan Juncker qui permet de financer des projets d'infrastructures et d'innovation, ainsi que des petites et moyennes entreprises – PME – et des entreprises de taille intermédiaire – ETI.
J'ai choisi d'illustrer mon propos en prenant la focale de la Bretagne mais je suis sûre qu'à travers chacun de vos territoires, vous pourriez, chers collègues, montrer quelle chance nous avons de pouvoir compter sur une Union européenne forte, capable de mobilisation collective dans l'intérêt général.
La crise que nous traversons témoigne de ses capacités de concertation et du poids de l'action collective. Le 11 février dernier, le Conseil européen a adopté le règlement établissant la facilité pour la reprise et la résilience – FRR. Doté de plus de 672 milliards d'euros, il est au coeur de l'effort de relance extraordinaire de l'Union européenne, une mobilisation historique pour aider les États membres à faire face aux conséquences économiques et sociales de la pandémie de covid-19.
L'Europe, c'est cette grosse machine qui entre au plus profond de nos territoires, dans nos quotidiens. En Finistère et ailleurs, son action est parfois peu perçue, mais elle est là pour sécuriser, protéger et innover.