J'aimerais aborder la question des ambitions européennes en matière de défense. André Flahaut, l'ancien ministre de la défense belge, a très justement dit après le départ des Britanniques en 2020 : « Si l'Union européenne veut peser demain sur la scène internationale pour y promouvoir ses valeurs et sa vision, elle doit renforcer sa crédibilité autant que sa cohérence sur le plan militaire. » Alors que les Européens tergiversent depuis plus de vingt ans pour savoir si leur politique de défense doit être basée sur l'OTAN ou sur l'Union européenne, le départ des Britanniques, atlantistes de toujours, doit permette de relancer un mouvement vers une Europe de la défense. Le fonds européen de défense est un premier pas que nous accueillons très favorablement, mais il ne saurait suffire. Ainsi, après le départ de Donald Trump et alors que le secrétaire général de l'OTAN assistait à la réunion du Conseil européen, vendredi dernier, quelle place reste-t-il aujourd'hui pour l'autonomie stratégique européenne ? La sortie des Britanniques, force de veto en matière de défense, ne devrait-elle pas nous conduire à relancer une véritable Europe de la défense, qui nous permettrait de peser à vingt-sept sur le plan géopolitique ?