Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du mercredi 3 mars 2021 à 15h00
Débat consacré à l'europe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Je veux remettre sur le métier l'importante question de l'annulation des dettes publiques détenues par la BCE – question actuellement discutée dans l'Europe entière. De l'avis de tous, le plan de relance européen est insuffisamment doté pour faire face aux crises que nous traversons. Il nous faut donc trouver de nouveaux moyens de financement.

Or, depuis 2015, la BCE pratique une politique de rachat de dettes publiques, autrement appelée « assouplissement quantitatif » : pour rester dans les clous du traité de Maastricht qui interdit le financement direct des États par la BCE, cette dernière rachète aux banques des dettes souveraines sur le marché secondaire. À ce jour, la BCE détient 2 500 milliards d'euros de dettes publiques, argent que nous nous devons en quelque sorte à nous-mêmes et qu'il faudra rembourser, d'après le dogme libéral, soit par des hausses d'impôts, soit par des politiques d'austérité.

Cela, nous ne pouvons pas l'accepter, au vu des impératifs gigantesques qui sont les nôtres en matière de réparation sociale et économique comme de reconstruction écologique. Dès lors, nous demandons l'annulation de cette dette publique, ce qui nous donnerait un levier d'action considérable et nous permettrait d'injecter au moins 15 % du PIB prépandémie dans l'économie.

Une telle action est parfaitement réalisable, dans la mesure où une banque centrale n'est pas un créancier ou un débiteur ordinaire : si elle annulait une créance qu'elle détient, aucun fardeau ne serait transféré sur quiconque, puisque son passif n'est exigible par personne.

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