Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du mercredi 3 mars 2021 à 15h00
Mutations du secteur aérien face aux défis économique et écologique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Ma question porte sur le démantèlement de la filiale Hop! d'Air France et le retrait de la demande d'homologation du plan de départ volontaire et du plan de sauvegarde de l'emploi – PSE.

En août dernier, l'annonce par Air France de la suppression de plus de 1 000 postes chez Hop! , soit près de la moitié de l'effectif total, a montré qu'il s'agissait d'un véritable plan de démantèlement de l'entreprise sans lien direct avec les difficultés nées de la crise sanitaire. Celle-ci n'a servi que de prétexte car cette liquidation était programmée bien avant. Dès le mois de mai 2020, j'avais questionné le ministre de l'économie sans obtenir de réponse de fond. Et quand j'ai envoyé un courrier au ministère en septembre, j'ai reçu une réponse sans réel rapport avec les demandes précises que j'avais formulées, portant sur le fait que Hop! serait dans l'incapacité de continuer son activité de transport comme de maintenance. Le 15 février dernier, à la suite de la présentation de la demande d'homologation du plan de sauvegarde de l'entreprise, la DIRECCTE – direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi – a prévenu la direction de Hop! du caractère illégal des dispositifs de reclassement prévus, ce qui l'a conduite à annoncer, lors d'un comité social et économique extraordinaire, le retrait de sa demande d'homologation.

Dans le même temps, le groupe Air France, en pleine crise, alors qu'il bénéficie du prêt de 4 milliards de l'État et de tous les dispositifs de prise en charge du chômage partiel, a procédé au recrutement externe de 116 pilotes de ligne. La manoeuvre est grossière et les représentants syndicaux des personnels ne sont pas dupes de la volonté de mettre la pression sur les salariés, les pilotes et les personnels navigants en faisant du chantage aux reclassements au sein du groupe Air France, selon des conditions salariales ne respectant ni le statut, ni l'ancienneté ni la grille salariale.

Ma question est donc simple, monsieur le ministre : la direction du groupe Air France serait-elle au-dessus des lois ? Pouvez-vous prendre l'engagement de faire respecter les droits des salariés et les engagements de reclassement des salariés de Hop! ?

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