Le 10 mars 1906 : cette date résonne d'un écho particulier aux oreilles de tous les défenseurs d'un code du travail protecteur des salariés. Ce jour-là, une explosion dévaste à Courrières, dans le Nord, 110 kilomètres de galeries minières.
Si cette date résonne dans nos mémoires c'est parce qu'à une catastrophe qui serait d'origine naturelle se sont ajoutées les abjectes conséquences d'une concurrence effrénée. Pour ne pas alourdir les coûts d'extraction du charbon, la direction avait en effet refusé de prendre des mesures de sécurité bien qu'elle ait été alertée à plusieurs reprises avant l'explosion par les mineurs des dangers qu'ils couraient. Mais il ne fallait pas porter atteinte à la compétitivité de l'exploitation !
Pire encore, la direction décida d'arrêter la recherche des survivants pour ne pas engager de nouvelles dépenses, alors même que les rescapés déclaraient qu'il était encore possible de porter secours à leurs camarades restés au fond. Au total, 1 099 mineurs y perdront la vie.
Au malheur des veuves et des orphelins s'ajoutera celui d'être chassés de leur domicile pour faire de la place aux représentants d'une nouvelle main-d'oeuvre.